En ce temps de Noël, à un moment où nous pensons tous à la vie nouvelle du Christ et à notre propre renaissance dans la grâce résultant de sa naissance dans la chair, j’ai pensé qu’il serait bon de vous exposer quelques pensées sur l’esprit de saint Benoît, un esprit qui procède si directement d’une connaissance du Verbe incarné qui est né en nous grâce à l’amour de Dieu.
Pour Benoît, la première qualité requise si nous voulons répondre au Christ et nous ouvrir à Sa vie dans nos cœurs est la capacité d’écouter. « Écoute ! » est le premier mot de la Règle. Et comme vous le savez tous, cette capacité est un des plus grands fruits de la méditation, qui nous enseigne que l’état de véritable écoute est le silence. C’est seulement dans le silence que nous pouvons écouter les paroles qu’un autre nous adresse.
Ce qu’il y a de magnifique dans l’esprit de Benoît, tel qu’il nous parle dans la Règle, c’est que sa compréhension du cœur priant s’intègre si naturellement et humainement à cette vision globale de la vie. Il ne voit pas le silence dans le monastère, par exemple, comme une simple règle à laquelle il faut obéir, mais il reconnaît sagement qu’il y a des moments où la charité a besoin de paroles. Cela dit, il considère le silence comme la condition fondamentale de notre cœur, de l’attention à une réalité plus vaste que les limites de nos activités ou préoccupations immédiates, d’un cœur enveloppé de silence et totalement attentif à la parole du Maître.
Letters from the Heart