Il y a différents niveaux de distraction. Il y a les impressions qu’engendre notre existence immédiate : la dernière émission que nous avons regardée à la télévision, la publicité, les articles que nous avons lus dans les journaux, la conversation que nous venons juste d’avoir. Nous devons laisser tout cela en écoutant le mot de prière. Ensuite, il y a les distractions d’ordre personnel : nos problèmes relationnels et familiaux, nos amis, notre carrière, la solitude que nous pouvons ressentir. Tout cela aussi, il faut l’abandonner en entrant dans la Présence, la présence de l’Un qui est, qui est amour. Enfin, il y a les distractions spirituelles : s’inquiéter de son progrès spirituel, se comparer à d’autres, analyser l’état dans lequel on se trouve, ou toute autre chose. Toutes ces distractions, nous devons les laisser tomber, et nous lâchons prise sur elles en étant fidèles à notre mot de prière. Si vous constatez que vous pensez à une émission de télévision, à un problème familial ou à votre progrès spirituel, lâchez immédiatement cette pensée et revenez au mot de prière, ma-ra-na-tha.
La plus grande de toutes les distractions est la conscience de soi, le retour sur soi, et elle existe du fait de la tendance que nous avons tous à nous regarder nous-mêmes. Or, en méditation, nous portons notre regard au-delà de nous-mêmes vers Dieu. Le mot de prière élargit notre vision au-delà de nous-mêmes. Ces premiers exemples de distractions étaient tous extérieurs. La conscience de soi est intérieure. La puissance de la méditation, c’est qu’elle s’attaque à la racine des distractions, et cette racine est la conscience de soi. En méditant, nous apprenons à cesser de penser à nous-mêmes, pour entamer une traversée, en regardant vers l’avant et en poursuivant notre route, et l’assurance de poursuivre la route, c’est de dire le mot de prière, de le dire sans interruption, et d’y revenir sans cesse.
The Door to Silence