Le cheminement vers le Dieu qui est Amour ne peut se faire isolément, et nous ne pouvons fixer l’itinéraire de notre pèlerinage ni les conditions de notre engagement. À vrai dire, quand nous sommes en train de « planifier » notre cheminement intérieur, nous dirigeant de manière à passer par les points de vue, c’est le signe certain qu’il nous reste encore à lâcher le volant. Nous devons laisser la direction divine se révéler ; nous n’avons pas, pour le dire autrement, placé le centre de notre conscience hors de nous-mêmes.
La communauté est le contexte dans lequel nous apprenons la vérité et la puissance du recentrement sur l’autre. Et notre fidélité à la communauté, notre ouverture aimante et notre liberté avec les autres, est, en réalité, le complément de notre fidélité au mot de prière, notre généreuse et magnanime pauvreté en esprit.
La voie de la méditation est la voie de l’amour : « cette œuvre de l’amour », comme l’appelle Le Nuage de l’inconnaissance. Ainsi elle est réelle et non théorique ; incarnée et non abstraite ; pratique et non une simple question de mots ou d’idées. Agir selon cette vision et entamer vraiment le cheminement demande un engagement décisif et ouvert. Toutefois, il n’y a pas d’engagement sans la simplicité d’esprit qui nous permet de dire un « oui » sans réserve à l’invitation à cheminer vers la réalité.
Letters from the Heart