Ne nous méprenons pas sur la discipline que requiert la méditation, celle qui consiste à écarter toute limitation, que ce soit sous forme de mots, d’idées, d’images, d’intuitions ou de symboles.
La méditation est comparable aux séances d’entraînement d’un athlète. Une discipline de fer conduit à la totale liberté de mouvement dans la performance, une fois la discipline dépassée. Si on ne comprend pas cela, on est amené à dire des choses du genre : « Je médite un peu, à ma façon ; je dis un mot de temps en temps, quand j’en ressens le besoin. Pourquoi faire tant d’histoires à propos d’un engagement total ? » Pour ceux qui pensent ainsi, dire le mot de prière pendant tout le temps de la méditation ressemble en effet à une union consubstantielle avec la rigidité et l’auto-restriction, comme si on mettait une camisole de force à l’Esprit Saint. Mais, comme le savent tous ceux qui ont pratiqué cette discipline, on ne peut même pas commencer à mettre l’Esprit Saint dans une camisole de force.
En revanche, on peut commencer à dire le mot de prière, du début à la fin de la méditation, on le dit jusqu’à ce qu’on ne puisse plus le dire, et s’il y a une camisole de force dans les parages, c’est l’Esprit Saint qui vous la met, la camisole de l’inévitable liberté ! Dans le silence absolu il n’y a que Dieu, il n’y a que l’un, et c’est l’un qui est « tout en tous ».
Word Made Flesh