La méditation se pratique seul, mais c’est le grand moyen d’apprendre à être en relation. La raison de ce paradoxe est qu’étant entré en contact avec sa propre réalité, on a la confiance existentielle pour aller vers les autres, pour les rencontrer à leur niveau réel. Ainsi, mystérieusement, l’élément de solitude dans la méditation est le véritable antidote contre l’isolement. Une fois conformés à la réalité, nous ne sommes plus menacés par l’altérité des autres. Nous ne cherchons pas sans cesse à nous affirmer. Notre quête est dans l’amour, nous cherchons la réalité de l’autre. Rencontrer la réalité de l’autre est une expérience qui nous fait voir notre propre existence enrichie et approfondie.
La méditation est exigeante. Nous devons apprendre à méditer, que nous en ayons envie ou non, qu’il pleuve, qu’il neige ou que le soleil brille et quel que soit le programme à la télévision, ou quelle qu’ait été notre journée. Dans la vision chrétienne de la méditation, une perspective qui découle des paroles de Jésus, nous découvrons la réalité du grand paradoxe qu’Il enseigne : si nous voulons trouver la vie, nous devons être prêts à la perdre. En méditant, c’est exactement ce que nous faisons. Nous nous trouvons parce que nous sommes prêts à nous quitter, à plonger dans les profondeurs, qui se révèlent bientôt être les profondeurs de Dieu. Le message central du christianisme est que Dieu est présent dans les profondeurs de chaque être humain. C’est pourquoi nous devons apprendre l’humilité. C’est pourquoi nous devons apprendre le silence, car nous devons pénétrer ces profondeurs de notre moi pour rencontrer l’altérité de Dieu et, par cette rencontre, découvrir notre être essentiel dans l’union avec Dieu.
The Heart of Creation