Le mystique indien Sri Ramakrishna qui vécut au Bengale au xixe siècle comparait le mental à un grand arbre rempli de singes qui se balancent d’une branche à l’autre dans un tumulte incessant. Quand on commence à méditer, on reconnait la merveilleuse justesse de cette description du tourbillon incessant dont notre âme est le siège. La prière ne consiste pas à ajouter à cette confusion en la couvrant par les cris d’un autre bavardage.
La tâche de la méditation consiste à amener ce mental instable et distrait à l’immobilité, au silence et à la concentration, c’est-à-dire au service qui est le sien. Tel est l’objectif que nous donne le psalmiste : « Arrêtez, connaissez que moi je suis Dieu (Ps 46, 11). » Pour atteindre ce but, nous utilisons un moyen très simple, sur lequel saint Benoît attira l’attention de ses moines dès le vie siècle en les exhortant à lire les Conférences de Jean Cassien (Règle de saint Benoît 42, 6; 13, 73; 14).
Cassien recommandait à ceux qui voulaient apprendre à prier, et prier continuellement, de prendre un unique et court verset et de le répéter sans cesse. Dans sa dixième Conférence, il préconisait cette méthode de simple et constante répétition comme le meilleur moyen de chasser toutes les distractions et le babillage des singes de notre âme, afin qu’elle repose en Dieu (Conférence X, 10).
Un mot dans le silence, un mot pour méditer