L’intérêt que suscite la vie spirituelle, à l’heure actuelle, a pour une large part une origine psychologique. Souvent, on s’intéresse à ce que la prière et la méditation peuvent nous apprendre sur nous-mêmes. Il est très facile aux gens de notre génération de tout voir en termes de développement personnel, de compréhension de sa psyché et ainsi de suite. Cette fascination pour l’observation de soi peut, hélas, être désastreuse pour le cheminement spirituel.
Il y a un réel danger, commençant à méditer et s’apercevant que l’on se comprend mieux soi-même, de suivre cette pente d’exploration ; on ne tardera pas à constater que l’on a quitté le chemin de la méditation, qui est un « pèlerinage » dans la connaissance et la sagesse illimitées. On s’aperçoit alors qu’on reste bloqués dans la connaissance limitée de l’isolement, de notre propre isolement. Il y a un danger très réel d’être grisé par son moi, par ses propres activités mentales. Nous pouvons nous laisser tellement griser que nous en oublions que nous sommes en « pèlerinage » dans le mystère de Dieu. L’essence du message évangélique et celle de l’expérience de la méditation n’est pas l’analyse, mais le dépassement du moi.
The Door to Silence