Le pire des drames est peut-être d’achever sa vie sans jamais être pleinement entré en contact avec son propre esprit. Ce contact signifie découvrir l’harmonie de son être, son potentiel de croissance, sa complétude – tout ce que le Nouveau Testament et Jésus lui-même appelaient la « plénitude de vie ».
Il arrive si souvent que nous ne vivions qu’à cinq pour cent de notre potentiel. Mais évidemment, notre potentiel n’est pas mesurable. La tradition chrétienne nous dit qu’il est infini. Si seulement nous nous détournions de notre ego pour nous tourner vers autrui, l’ouverture de notre esprit serait sans limite. Il s’agit d’un retournement total, ce que le Nouveau Testament appelle une conversion.
Nous sommes invités à nous libérer du joug de nos limites, à sortir de la prison intérieure de l’ego qui s’autolimite. La conversion est précisément cette libération et cette dilatation qui surviennent lorsque nous nous détournons de nous-mêmes pour nous tourner vers le Dieu infini. C’est aussi apprendre à aimer Dieu, de même qu’en se tournant vers Dieu on apprend à s’aimer les uns les autres. En aimant, on s’enrichit au-delà de toute mesure. On apprend à vivre des richesses infinies de Dieu.
Word Made Flesh