Notre tradition chrétienne proclame que la foi que nous avons reçue est que Dieu n’est pas absent mais nous est présent, pleinement, en ce Jésus qui vit dans notre cœur. Comme je l’ai dit, la meilleure façon de comprendre notre prière est de comprendre qu’elle est la connaissance de Dieu que nous avons en Jésus. Ainsi, notre temps de prière doit être un temps dédié à la plus complète ouverture dont nous sommes capables, ouverture à cette présence réelle et non à une débauche de vaines fantaisies.
Toutes nos images, et les fantasmagories où pensée et image se combinent, proviennent de notre conscience limitée. Toutes ces images nous ramènent à l’image centrale du moi, la grande illusion que nous appelons l’ego, dont la force élémentaire est la peur, le contraire de l’amour, et qui est le père du mensonge. Il est une illusion, car le vrai soi n’a pas de représentation, il est la conscience totale et indifférenciée. Notre conscience est limitée, fragmentée par la fausse image, l’ombre de l’ego, et elle est rendue libre et entière par la lumière du Christ en qui il n’est pas de ténèbre, pas de séparation de l’être susceptible de projeter une ombre. Le Christ est le seul dont on peut dire qu’Il est l’image de Dieu, le Soi suprême, parce qu’Il est le seul dont peut dire qu’Il est un avec le Père.
Letters from the Heart