On me demande souvent à quelle sorte de progrès faut-il s’attendre en méditant ? Je pense qu’il est important de comprendre que nos progrès ne sont pas à chercher ailleurs que dans le silence intérieur et les fruits de ce silence. Il est inapproprié de chercher des progrès dans les phénomènes qui accompagnent la méditation. Ne vous demandez pas si vous êtes en train de léviter, ou si vous avez des visions. Cela n’a rien à voir avec la méditation, et si vous avez des visions ou si vous êtes en lévitation, il est plus probable qu’il faut l’imputer à un excès de boisson gazeuse qu’à l’opération de l’Esprit !
La fidélité au chemin de la méditation nous permet de dépasser ce genre de spiritualité matérialiste. En revanche, nous sommes capables de constater nos progrès dans une compréhension plus profonde du sens de l’Écriture. Prenons, par exemple, ces paroles de saint Paul aux Éphésiens :
Alors il est venu proclamer la paix, « paix pour vous qui étiez loin et paix pour ceux qui étaient proches » : par lui nous avons en effet, tous deux en un seul Esprit, libre accès auprès du Père (Ep 2, 17).
Le message qui nous est adressé ici est que Jésus a déjà accompli tout cela en nous ouvrant le chemin vers le Père. Nous n’avons rien à faire pour le provoquer. C’est comme ça. Nous avons accès au Père en Lui, et tout ce que nous avons à faire est de le réaliser. La réalisation, tel est le but de la méditation. Les phénomènes manifestant un « progrès » sont strictement sans importance hormis le processus de réalisation qu’est l’ouverture de notre cœur, de notre conscience, à la grande réalité qui se produit dans notre cœur. Là, dans notre cœur, l’Esprit de Jésus rend grâce au Père, aime le Père, et retourne continuellement à Lui dans l’amour.
Word Made Flesh