Voici le but de notre méditation : nous amener à la pleine conscience de qui nous sommes, là où nous sommes, d’arrêter de planer dans les nuages du perpétuel ajournement. Il nous faut descendre sur la terre de la réalité concrète de l’instant présent où notre splendeur divine est révélée. Nous devons devenir immobiles. Nous avons à apprendre comment être attentifs de façon constante et continue à la réalité de notre être dans l’ici et maintenant, ce que le Père de Caussade appelait le « sacrement du moment présent ». C’est à cela que nous mène le mot de prière, à la pleine conscience de la divine splendeur du présent éternel. Le mot de prière est notre sacrement du moment présent.
Nous ne devons jamais oublier que nous ne pouvons absolument pas forcer le rythme de la méditation, accélérer le processus naturel par lequel le mot de prière s’enracine dans la conscience au moyen de notre simple fidélité à le réciter. Ne restons pas fixés sur nous-mêmes en nous demandant : « À quel niveau suis-je arrivé ? Suis-je en train de dire le mot ou de le laisser résonner, ou bien de l’écouter ? » Si nous essayons de forcer l’allure ou de garder constamment les yeux fixés sur nous-mêmes et sur nos progrès, nous sommes en train – si l’on peut dire – de ne-pas-méditer parce que nous sommes concentrés sur nous-mêmes, nous nous mettons à la première place, nous pensons à nous-mêmes. La méditation exige une totale simplicité. Nous sommes conduits à cette simplicité totale, mais nous commençons et continuons en disant le mot de prière.
Un mot dans le silence, un mot pour méditer