Pour méditer, il y a une autre leçon préliminaire importante à apprendre : être immobile. Il faut apprendre à rester dans l’immobilité totale pendant la méditation. Quand vous vous asseyez, choisissez une posture qui vous maintient éveillé, avec la colonne vertébrale droite. Placez les bras et les mains dans une position confortable, les paumes tournées vers le haut ou vers le bas, le pouce et l’index joints. Ensuite, restez absolument immobiles. Vous serez tentés de vous frotter le nez, d’arranger votre col de chemise, votre cravate ou vos lunettes. Vous aurez toutes sortes d’envies : caresser votre barbe si vous en avez une, ou vous passer la main dans les cheveux, s’il vous en reste…
Si vous êtes assez jeunes et souples, vous pouvez essayer une position jambes croisées, le dos droit et le corps paisiblement réuni dans une posture traditionnelle, celle du lotus par exemple. Au début, il se peut que vous ressentiez un certain inconfort physique, ainsi que l’envie irrépressible de vous frotter le nez. Mais il faut essayer autant que possible de tenir bon. Si vous voulez vous asseoir dans la position du lotus, il serait sage de vous exercer en dehors des temps de méditation, et de méditer dans une posture d’éveil ordinaire jambes croisées, sans chercher à tenir la posture du lotus pendant la méditation tant que vous ne la maîtrisez pas. Mais vous pouvez aussi méditer sur un siège à dossier droit, en ménageant un angle confortable pour les bras et les jambes. Méditer sur une chaise ou sur le sol n’importe guère, mais la posture et l’immobilité sont de la plus haute importance. La posture est un signe extérieur de l’engagement intérieur à la discipline de la méditation.
Le Chant du silence