Méditation chrétienne du Québec et
des régions francophones du Canada (MCQRFC)

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Carême 2022 – Jeudi après les cendres – 3 mars 2022

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Réflexions quotidiennes du Carême 2022 :

Jeudi après les Cendres (3 mars 2022)

L'éclat de toute nouveauté s'estompe rapidement. La nouveauté du Carême ne dure pas longtemps non plus, et nous n'avons donc pas beaucoup de temps pour décider ce qu'il va signifier pour nous cette année.

Quoi que nous décidions de "faire", d’"abandonner" ou d’"adopter" pour le Carême, la chose la plus importante est d’être en Carême. Cela signifie qu'il faut laisser l'esprit du Carême se répandre en nous et remonter à la conscience. Quel est l'esprit du Carême ? Un usage particulier de notre temps afin de simplifier, fixer et centrer notre esprit. Cela implique inévitablement notre corps aussi, car l'esprit et le corps dansent et s’agencent continuellement ensemble, de sorte que l’un a toujours un impact sur l'autre. Renoncer à la cigarette, à l'alcool ou à la consommation aveugle de médias remettra en question notre état mental, très vite et pour un mieux. Prendre un temps supplémentaire de méditation et de lecture améliorera notre bien-être physique en réduisant l'accumulation des tensions physiques. On dit que 50 % des personnes auxquelles on a prescrit des médicaments ne les prennent pas. Peut-être que 50 % des méditants qui pensent méditer ne le font pas.

L'ascétisme fait partie de la vie de toute saine spiritualité, mais il ne s'agit pas seulement de cultiver notre jardin intérieur. C'est pourquoi Jésus dit que tout ce que nous "faisons" à cet égard doit être guidé par une conscience plus élevée, ce qui signifie moins de conscience de soi. "Ta main gauche ne doit pas savoir ce que fait ta main droite" : défais-toi du souci d'impressionner les autres. Cela libère beaucoup d’énergie, donne du ressort à notre démarche et améliore même notre posture physique.

Cette énergie est la joie d'être, l'énergie de la création qui coule directement de la source. Nous ne pouvons pas la faire naître par la pensée. Nous devons éliminer les habitudes du corps ou de l'esprit qui la bloquent ou la polluent. Alors la joie commence à couler partout et nous ne pourrons pas l'arrêter, même si les choses ne vont pas bien pour nous ou si nous portons le fardeau de la souffrance des autres - comme nous le faisons tous pour l'Ukraine ces jours-ci. La joie est en fin de compte ce qui permet de vaincre l'oppression et les puissances des ténèbres, qu'il s'agisse de chars qui déferlent pour tuer des innocents et priver les gens de leur paix et de leur liberté ou de nos propres ombres noires qui surgissent pour nous submerger.

Simone Weil dit que nous ne pouvons rien apprendre si ce n'est par la joie.

Une découverte des plus surprenantes à laquelle mène la prière pure est que le renoncement à notre position imaginaire au centre de l'univers n'est pas, comme nous le craignons, destructeur mais vivifiant. L'évangile d'aujourd'hui dit ceci :

"Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ?" (Lc 9, 23-25)

Laurence Freeman OSB

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