(Photo : Laurence Freeman, France)

Sagesse du jour                 (2025-11-02)

Si l'on considère la méditation comme une activité ou un produit de consommation – car on a tendance à « acheter » la méditation –, alors c'est un produit que l’on possède. Dans les années 70, lorsque nous l’enseignions, j'ai accompagné le Père John chez un maître de méditation laïque assez réputé à Londres, qui nous avait invités. Il nous a dit : « Je suis ravi d'apprendre que l'Église enseigne la méditation. Comment la pratiquez-vous ? » Nous lui avons décrit notre méthode et il répondit : « C'est formidable ! C'est exactement ça. Mais vous commettez une grave erreur. Vous la présentez comme si elle était aussi simple que ça et personne n'y croira. Vous devez donc compliquer les choses. Complexifiez puis vous présenterez la vérité toute simple au bon moment. » Et il ajouta : « Pour cela, il faut accrocher les gens ; et le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de les faire payer. Plus ils paient, plus ils s'engageront et s'investiront. » Ce n'était pas la manière dont John Main enseignait la méditation, donc cela n'est pas devenu la nôtre. Mais on peut en comprendre le raisonnement. Je pense que c’est une erreur profonde car les moyens utilisés sont mauvais – les moyens doivent être cohérents avec la fin – et ces moyens finissent par être contre-productifs et contradictoires.

Laurence Freeman o.s.b., Finding Oneself 1

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