Ce commandement nous vient du Christ Lui-même : celui qui aime Dieu doit aussi aimer son prochain (Jn 13, 34-35). Soyons bien clairs, ce que Jean nous dit, c’est que nous ne pouvons pas aimer Dieu ou notre prochain. Nous aimons les deux ou aucun. Et aimer veut dire se réjouir de l’altérité de l’autre, parce que la profondeur de cette conscience est la profondeur de notre communion avec l’autre. Dans cette communion, la découverte de notre vrai soi et de celui de l’autre est la même. Ainsi, dans les personnes avec lesquelles nous vivons, nous trouvons non des objets à modeler à notre image superficielle mais, bien plus, nous trouvons en eux notre vrai soi, car notre vrai soi n’apparaît, ne se réalise que lorsque nous sommes entièrement tournés vers un autre.
Dans la méditation, nous développons notre capacité à tourner notre être tout entier vers l’Autre. Nous apprenons à laisser notre prochain être, tout comme nous apprenons à laisser Dieu être. Nous apprenons non pas à manipuler notre prochain mais à le révérer, à révérer son importance, la merveille de son être ; autrement dit, nous apprenons à l’aimer. Ainsi, la prière est la grande école de la communauté. Dans et par un commun sérieux et une commune persévérance dans la prière, nous réalisons la vraie gloire de la communauté chrétienne.
Un mot dans le silence, un mot pour méditer