Nous savons tous, je pense, ce que Georges Herbert exprimait dans son poème « La prière est le sang de l’âme ». Nous savons que par l’expérience de la transcendance, nous sommes vivifiés et nous trouvons notre place. Mais dans quel contexte prions-nous ? Jusqu’à une époque assez récente, nous avions tendance à considérer la prière comme une activité plutôt individuelle, et notre engagement communautaire comme quelque chose d’autre. Or, le Nouveau Testament nous montre qu’il y a une réalité centrale unificatrice, qui est la réalité de l’amour : l’amour de Dieu, l’amour du prochain, l’amour de soi.
Jésus est la révélation de Dieu et, dans le Nouveau Testament, Il est l’amour de Dieu rendu visible dans le monde, et Sa vision est celle d’une communauté. Le christianisme, dans la vision de Jésus, est une communauté de frères et de sœurs qui répondent ensemble à la même réalité qui les dépasse et pourtant les contient et les dilate constamment. Dans notre méditation, nous cherchons à être, à être qui nous sommes, et à nous mettre en présence de Dieu tel qu’Il est ; et surtout, nous savons que notre prière ne consiste pas à essayer de posséder Dieu ou à Le changer. Nous essayons d’être un avec Lui tel qu’Il est. Je pense qu’il est vrai de dire qu’une autre dimension, merveilleuse, s’ajoute à la prière lorsque nous pouvons trouver d’autres personnes avec lesquelles partager cette expérience. Et en partageant notre méditation avec elles, nous nous accueillons les uns les autres tels que nous sommes.
The Door to Silence