L’enseignement de Jésus sur la prière dans l’Évangile est l’enseignement de base qui sous-tend la méditation. Ainsi, l’esprit de confiance pleine de foi implicite dans la récitation du mot de prière est ce que nous trouvons dans Son injonction de « chercher d’abord le Royaume de Dieu et Sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît» (Mt 6, 33). Aujourd’hui particulièrement, je pense, ce qu’implique l’option spirituelle pour sa vie représentée dans ces paroles et acceptée dans la méditation rend beaucoup de gens perplexes. On ne peut pas, dans une société matérialiste comme la nôtre, ne pas se demander ce que cela pourrait nous apporter. Si je m’engage sur le chemin spirituel, que vais-je en retirer ? Voyez simplement les concepts fondamentaux à propos de la vie qui ont cours dans notre société : le modèle de base de notre fonctionnement est essentiellement mécaniste, et la vie peut facilement devenir une opération mécanique. Nous pensons apprendre comment nous y prendre avec la vie en maîtrisant les procédures ; il en résulte qu’on passe à côté de la vitalité de l’expérience.
La méditation est importante parce que nous devons nous libérer de cette vision mécaniste de nous-mêmes et de la société. Spirituellement, c’est d’une suprême importance parce que c’est la mesure la plus pratique que l’on puisse prendre pour se redécouvrir non comme une machine ou un rouage dans une sorte d’immense chaîne de montage, mais en se connaissant soi-même comme détenteur d’une infinie profondeur de mystère. Il est d’une suprême importance que chacun fasse cette découverte par soi-même. Nous ne pouvons nous en remettre à la parole d’un autre. C’est une chose que chacun doit connaître, connaître pleinement et clairement, par expérience personnelle. Une fois que nous la connaîtrons, tout le reste suivra dans le bon ordre.
Le Chant du silence