Quand on se met à méditer, on se demande généralement quelles devraient être ses attentes ? Que doit-il se passer ? Toutefois, aborder ainsi la méditation, c’est comme aborder la respiration en se demandant : Que va-t-il se passer si je respire ? Ce qui se passe quand on respire, c’est qu’on vit. Votre vie est assurée par chacune de vos respirations. La méditation y ressemble beaucoup. Il ne se passe rien d’extraordinaire excepté que votre esprit respire. On jouit également d’une vitalité de l’esprit qui ressemble beaucoup à la vitalité dont le corps jouit grâce à la respiration.
Or il nous est très difficile d’aborder la méditation sans attendre une forme ou une autre de profit en échange de notre investissement. En tant qu’Occidentaux nous pensons sur le modèle de la chaîne de production et nous jugeons en termes de pertes et profits. Quand on nous dit de méditer une demi-heure matin et soir, cela paraît être un gros investissement de temps et d’effort, et nous voulons savoir quel rendement nous pouvons en attendre. La méditation ne se réduit pas de cette façon à une marchandise, et la tradition spirituelle n’est pas un supermarché ni un marché boursier.
Cependant, du fait que nous pensons en ces termes, il peut y avoir un réel danger que la méditation soit présentée sous l’angle du rendement et du profit. La plupart des ouvrages sur la méditation vendus en librairie proposent toute une liste de profits à attendre, aussi divers que faire baisser sa tension, améliorer ses résultats aux examens ou léviter. Mais que ces résultats, raisonnables pour certains, faux pour d’autres, s’obtiennent ou non n’a pas la moindre importance. La seule chose qui compte est que votre esprit vive, qu’il vive en plénitude et réalise son union à Dieu et au tout.
Word Made Flesh