Vous devez apprendre à dire votre mot et apprendre à le prononcer avec beaucoup de patience. Pour la plupart des Occidentaux, le problème vient en partie de la grande simplicité du processus. Ce qui vous est demandé est de vous asseoir matin et soir et d’y consacrer au début une vingtaine de minutes, puis vingt-cinq, puis, un temps optimal d’une demi-heure. L’important est que vous soyez en route, que vous ayez entamé le pèlerinage – vers la pleine liberté de l’esprit, la liberté totale –, que vous soyez sur la voie de la vigilance, de la conscience, la voie qui conduit à transpercer le voile de la conscience de soi. Car telle est la liberté : ne pas être enfermé dans le piège de son moi. Le moyen d’en sortir, d’aller de l’avant, c’est d’être un, avec Dieu, en Jésus, par l’Esprit.
Comme je l’ai dit, ce qui nous pose problème, c’est que la voie est trop simple. « En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux (Mt 18, 3) », nous avertit Jésus. Je vous parle depuis une tradition qui remonte à des centaines voire des milliers d’années, qui a été suivie à chaque siècle depuis deux mille ans par des hommes et des femmes qui, ce faisant, sont devenus des saints, c’est-à-dire des êtres humains en plénitude : compatissants, doux, miséricordieux, compréhensifs et surtout pleins de joie. La joie vient de la sainteté, c’est-à-dire du fait que nous nous sommes découverts, que nous avons trouvé en nous-mêmes notre ressemblance personnelle et vraie avec Dieu, Dieu qui, comme nous le dit saint Jean, est amour.
The Door to Silence