Or je crois vraiment, et je pense que c’est ce que croit la tradition (expérience et tradition ne faisant qu’un, encore une fois), que plus nous « pensons à Dieu », plus nous nous faisons de lui une image, ou nous faisons travailler notre imagination pour en avoir une vision personnelle, moins nous pourrons en faire l’expérience. Je ne dis pas cela pour dénigrer la théologie, la philosophie ou l’art, mais ces trois fruits de notre intellect et de notre cœur n’ont de valeur eu égard au sens ultime que dans la mesure où ils éclairent, encouragent, purifient notre cheminement jusqu’aux limites de la conscience humaine limitée. Sur cette frontière, nous sommes rejoints par un guide qui est la conscience sans limites, la Personne de Jésus-Christ. Nous n’atteignons cette frontière que si nous voyageons légers, si nous avons tout laissé derrière nous et si nous embrassons Celui qui vient à notre rencontre avec une confiance absolue. À cet instant, nous savons d’expérience qu’Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Letters from the Heart