À première vue, le silence semble être un vide et une absence. Il semble parfois extrêmement négatif. Et vous pourriez vous demander : « Dois-je vraiment passer une heure comme cela tous les jours, et est-ce bien nécessaire de méditer une demi-heure le matin et une demi-heure le soir ? » D’autres questions s’enchaînent : « En fait, ne suis-je pas en train de tourner le dos aux relations humaines durant ce temps ? Me demande-t-on d’abandonner ma capacité de penser ? Me demande-t-on d’abandonner tout ce que j’ai appris ? L’enjeu paraît immense. Dois-je laisser tomber toutes mes études, ma formation professionnelle, ma créativité ? » C’est ce qu’il nous semble à première vue. Il semble que nous abandonnions une à une toutes nos capacités humaines. Et pour quoi ? Pour l’immobilité, pour le silence. Pour rien.
Il est certain que nous ne trouverons aucune réponse satisfaisante à ce genre de question, en dehors de la pratique réelle de la méditation. C’est uniquement dans la pratique et dans la foi que nous pouvons trouver la réponse, mais ce faisant, il nous faut faire un véritable saut dans l’obscurité, dans le silence. C’est uniquement en faisant cette expérience que nous pourrons trouver une réponse satisfaisante. Cela ne semble peut-être pas la meilleure façon de dialoguer à propos de la méditation. Mais quoi que nous puissions dire de valable sur ce sujet, vient un moment où le dialogue lui-même doit se faire silence.
Le Chant du silence