Quand nous commençons à méditer, il est naturel de nous demander : combien de temps cela va-t-il prendre ? Nous avons besoin que l’on nous dise – et notre tradition vivante nous le dit – que cela ne prend pas de temps du tout. Cela revient à dire que ça ne prend que le temps nécessaire pour réaliser que ça ne prend pas de temps. C’est pourquoi, le temps n’est utile que pour la patience. Dans l’instant de pure patience, de simple ouverture, le petit ego qui nous retient centrés sur nous-mêmes disparaît dans le néant d’où il provient et notre esprit, centré sur le Christ, se déverse dans la plénitude de Dieu, qui est son commencement et sa fin, son alpha et son oméga.
Notre foi, c’est notre patience, notre ouverture à ce qui est déjà, parce que nous n’attendons pas tant que Dieu vienne que de prendre conscience qu’Il est avec nous en Christ, Emmanuel, Dieu avec nous. Ce que nous devons apprendre n’est pas à « faire advenir Dieu », mais à devenir suffisamment immobiles, suffisamment silencieux, pour permettre à la conscience de Jésus, Son Esprit en nous, de s’élargir en repoussant nos limites, de nous révéler que nous sommes en Dieu.
Letters from the Heart