Méditation chrétienne du Québec et
des régions francophones du Canada (MCQRFC)

Quatrième semaine de l’Avent 2024

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Réflexions de l'Avent 2024

Quatrième semaine de l'Avent - du 22 au 24 décembre

 

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Luc 1, 39-45

D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

 

Les évangiles de ces trois dernières semaines ont mis en scène des rôles masculins, à l’image du monde et de la culture du Moyen-Orient, dominés par les hommes. C’est dans ce monde que va naître Jésus, attendu depuis longtemps. L’évangile d’aujourd’hui se déplace vers le monde des femmes, avec deux femmes enceintes qui ont appris ce qu’est l'Avent , à savoir attendre, prier et changer de regard.

Saint Luc, exception pour son temps, est peut-être le seul à l’écoute des femmes, des pauvres, des marginaux et des enfants - tous ceux qui, dans le monde de cette époque, étaient généralement oubliés ou méprisés. L’attention qu’il leur porte illustre la bonne nouvelle de Jésus pour qui, à la lumière de Dieu, il n’existe pas de groupes marginaux, secondaires, à éliminer. Notre préoccupation actuelle - dans ce qui subsiste de démocratie libérale - pour les minorités, pour l'égalité des droits des femmes et la justice économique, même si elle est moins profonde, peut également être le reflet de cette sagesse de l'égalité universelle. Ainsi, même si la nature n’est pas équitable dans la manière dont elle distribue ses dons, les hommes peuvent être justes dans la manière dont ils protègent et respectent les plus démunis.

Malgré les différences culturelles, la justice est un instinct inné qui ressort de la bonté fondamentale de la nature humaine. Cette bonté, c’est Dieu. Elle révèle que l’homme est apte à être divinisé, tout comme le fils d’Elisabeth témoigne que Dieu peut se faire chair lorsqu’il tressaille dans le sein de sa mère en présence de l’embryon porté par Marie. Dans l’Avent, on ne peut pas savoir avec certitude si nous venons à Dieu ou si Dieu vient à nous et la conclusion doit être que les deux mouvements vont ensemble.

Pendant des siècles, les tableaux de la Visitation ont montré Marie, jeune fille, et Elisabeth, plus âgée, dans les bras l’une de l’autre. Lorsque Jean, l’enfant d’Elisabeth, tressaille, Marie sa parente perçoit une autre annonce porteuse de sens pour son propre bébé. Là non plus elle ne dit rien, ne comprenant guère le mystère dans lequel elle est plongée.

À l'Annonciation, Marie a seulement dit oui. Dans les récits de la naissance, de l'exil et du retour à Nazareth, elle se tait. Lorsque le jeune Jésus disparaît dans le temple, elle lui reproche de lui avoir causé de l'inquiétude ; plus tard elle s’adresse à lui pendant le festin des noces de Cana. A part cela, sa présence lumineuse dans les évangiles est silencieuse, consciente, attentive, engagée jusqu’au pied de la Croix envers celui qu’elle et le monde attendaient. Son silence en présence du mystère est un modèle de contemplation pour notre époque qui oscille souvent entre réductionnisme et superstition.

Bien sûr, nous ne connaissons pas ou peu les origines historiques de tels récits symboliques et nous n’en saurons jamais davantage. Mais nous n’en sommes pas moins capables d'être éveillés et touchés par la réalité qu'ils révèlent. L’esprit de l’Avent est universel, ouvert à des symboles profonds, beaux et évocateurs qui transmettent la vérité de manière intuitive et directe. Nous aussi sentons quelque chose tressaillir en nous mais nous ne pouvons pas encore le saisir pleinement.

En fait, l’Avent parle de gestation, de l’expérience d’une présence invisible au sein de notre esprit. C’est puissant en soi – tout comme l’est notre méditation silencieuse où le processus de croissance n'est en grande partie connu que par ses fruits. La naissance, elle, est une autre étape révélatrice de la réalité. Elle prouve ce que nous savions sans le savoir. Mais même la naissance ne dit pas tout, car elle ouvre encore plus largement le mystère.

Laurence Freeman, o.s.b.

 

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