Méditation chrétienne du Québec et
des régions francophones du Canada (MCQRFC)

Deuxième semaine de l’Avent 2024

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Réflexions de l'Avent 2024

Deuxième semaine de l'Avent - du 8 au 14 décembre

 

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Luc 3, 1-6

L'appel de Jean Baptiste

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

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Il peut sembler sans grande importance d’apprendre que Lysanias était le tétrarque d'Abilène lorsque Jean-Baptiste commença à prêcher la conversion. Mais cela peut nous aider à nous rappeler l'historicité de notre tradition et le besoin universel d’avoir des prophètes. Le prophète sauvage du désert jordanien est un archétype de tous ceux qui nous appellent à la raison, défiant l’ordre social, révélant les dénis et les esquives officiels, exprimant simplement les choses comme elles sont quand bien même ils sont condamnés ou assassinés par les autorités en tant qu’ennemis du peuple et boucs émissaires.

 Jean est une figure de l'Avent qui prépare la voie à l'arrivée de Jésus sur la scène publique. Avent signifie littéralement « venir vers ». Il vient vers nous et si nous percevons cette approche, peut-être commençons-nous alors à sortir à sa rencontre. Il s'agit d'une imagerie spatiale utilisée pour décrire un événement spirituel qui n’est pas limité dans l'espace ou le temps mais qui continue à se produire dans la géographie et le temps réel des hommes.

 Quel est le cœur du message du prophète ? Un « baptême de conversion pour le pardon des péchés ». Pour beaucoup aujourd’hui, ces mots n’ont pas plus de signification que le langage de programmation informatique. Mais ils évoquent le besoin important et intemporel de sens pour l’humanité, de rituel et de transformation. Le péché est endémique. Le monde est dévasté par le péché, personnel et collectif, dans les familles et les conseils d’administration des entreprises, dans la pollution de la planète ou contre l’esprit des jeunes.

 On aurait pu mettre culpabilité, honte, tristesse ou regret comme synonymes de "repentir" ou conversion. Il est bien de réagir ainsi, du moins pour commencer, en reconnaissant nos péchés et le mal que nous avons fait aux autres. Mais nous devrions faire plus qu’hausser simplement les épaules et dire « passons à autre chose ». La signification essentielle de la conversion (métanoïa) ne se réduit pas simplement à ce que nous faisons, mais elle est un changement d’esprit, littéralement « au-delà de l’esprit ». Contre l'horreur de la peur et le piège des modes de comportements destructeurs, il faut pour le moins modifier le mode de fonctionnement de notre attention. Il n’est pas nécessaire de changer notre façon de croire mais notre façon de voir, ni de changer d’idéologie mais de perspective.

 C’est le début du processus de pardon en nous et envers nous-même. Il n’est jamais facile de voir à quel point nous étions perdus, égarés ou égoïstes. Le reconnaître demande une réconciliation avec le vrai moi que nous avions renié. Nous ne pouvons pas pardonner aux autres le mal qu’ils ont fait sans avoir compris ce que veut dire nous pardonner à nous-même. « Pourquoi devrais-je me pardonner ? C’est lui qui m’a fait mal ! » Peut-être - et il faut certainement veiller à ce que justice soit faite. Mais si nous voulons retrouver notre intégrité, il ne suffit pas d’être une victime. Nous devons être guéris par un changement de perspective, par une nouvelle façon de voir la situation dans son ensemble.

 La conversion accompagne le « baptême », signe visible de ce qui se passe dans la conscience. Cela peut avoir un sens religieux explicite, comme dans l’initiation à une nouvelle communauté, qui contribue à maintenir le changement d’esprit. Mais la méditation est aussi un baptême, une immersion dans le flux de la conscience. Et elle a une forme extérieure, des signes visibles : la façon de nous asseoir, le calme manifeste et le silence extérieur, notre rythme quotidien du matin et du soir sont des rituels qui expriment et renforcent le processus du changement d’état d’esprit, du développement de la conscience. La méditation exprime également l’action de combler et d’abaisser que décrit Isaïe, nous montrant que nous sommes délivrés de l'horreur pour un nouvel état de santé et d'épanouissement.

Laurence Freeman, o.s.b.

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