27 juillet 2024
(Photo Laurence Freeman, Mexique)
Sagesse du jour (2024-07-27)
Venons-en à la grande différence entre la compassion et la pitié. La pitié, c'est lorsque nous aimons quelqu'un qui souffre, mais que cet amour touche encore notre propre peur. Lorsque nous voyons la souffrance d'un autre, par exemple lorsque nous voyons quelqu'un mourir, nous ne pouvons pas nous empêcher de craindre notre propre mort. Et si nous sommes contrôlés par cette peur, même inconsciemment, nous plaignons la personne qui meurt. Nous pensons : « pauvre malheureux ! ». Lorsque notre amour rencontre la souffrance de l'autre, qu’il échappe à cette dynamique de peur égocentrique en nous et la dépasse, nous ne pensons plus à la personne souffrante comme à un pauvre malheureux ; nous pensons à elle comme à nous-mêmes. Elle n'est pas séparée de nous. Le sens de la compassion est de reconnaître ceux qui pleurent et de pleurer avec eux, de mourir avec ceux qui meurent, de souffrir avec ceux qui souffrent. C'est la compassion du Christ, qui a uni en lui toute l'humanité : quand vous donnez un simple verre d'eau fraîche à quelqu’un qui a soif, c'est à moi que vous le faites. Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait. (Matthieu 10,42 ; 25,40)
Laurence Freeman o.s.b., Aspects of Love 2