(Photo Laurence Freeman, Bonnevaux)

Il y a donc des choses que nous ne pouvons pas accélérer. Si nous le faisons en imagination, nous commençons à créer une réalité virtuelle. Imaginer un monde qui n'est pas le monde réel contribue à bien des problèmes actuels, me semble-t-il. La réalité virtuelle est produite et nourrie par notre fascination pour la technologie, dans la confiance qu’elle peut tout faire. Lorsque nous découvrons que ce n’est pas le cas, nous pouvons constater une profonde déception. Si je mentionne cela, c'est parce qu'il existe une approche contemplative à cette crise, qui nous aidera, me semble-t-il, à revenir au réalisme, à faire la distinction entre notre imagination, la vitesse avec laquelle nous imaginons le changement et le développement, et la réalité des choses. Elle nous aidera à maintenir le lien entre ces deux aspects. Car sinon, si nous nous immergeons totalement dans la réalité virtuelle, prisonniers de notre imagination, alors la réalité deviendra un ennemi et nous nous retrouverons opprimés par la réalité.

Laurence Freeman OSB, The Art of Waiting

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