Pour apprendre à méditer, la première chose qu’il faut essayer de comprendre – c’est la principale difficulté pour tout le monde – c’est à quel point la méditation est simple. Nous vivons dans une société extrêmement complexe. Nos vies sont pleines de défis à relever, tous fort complexes aussi. Il nous est très difficile de croire à quelque chose de très simple, très direct, très clair, et de croire qu’un tel enseignement puisse être important, et efficace.
Nous vous parlons en tant que moines bénédictins et le message que nous vous adressons est que nous sommes, vous et moi, aujourd’hui, les héritiers d’une longue et riche tradition spirituelle, laquelle a été transmise et a survécu pendant des centaines d’années, en dépit des nombreuses attaques et des nombreux malentendus dont elle a fait l’objet, et en dépit de la simple négligence. En raison du climat et de la tradition largement intellectuels qui sont ceux de la société dans laquelle nous avons été élevés, nous avons tendance à considérer qu’une chose une fois écrite a le pouvoir de survivre par elle-même.
Mais nous devons bien comprendre ceci, me semble-t-il : une tradition ne survit pas et ne peut survivre si l’on se contente d’en parler ou de la consigner par écrit. Elle ne survit et ne se développe que parce qu’il existe des hommes et des femmes qui en font l’expérience. En d’autres termes, nous ne faisons pas qu’hériter d’une tradition, nous avons à la recréer à chaque génération, et nous la recréons en la découvrant à partir de notre propre expérience. À ce moment de découverte, la tradition vit. C’est une tradition vivante et, vivante, elle a un pouvoir. Elle devient une flamme vivante capable d’illuminer, de guider et de réchauffer.
The Door to Silence