Nous ne pouvons pas, au sens strict, atteindre ou acquérir la concentration. Comme le disait saint Paul, nous ne savons pas prier (Rm 8, 26). Il n’existe aucune astuce ou recette miracle permettant d’obtenir des résultats rapides, aucun mysticisme instantané, du moins aucun qui ne surcharge pas un psychisme non préparé et indiscipliné. Mais il existe un moyen de nous préparer à l’émergence – selon un processus naturel qui est lui-même le don de Dieu – de la lumière de l’Esprit. Le mot de prière fait taire le mental et rassemble toutes nos facultés en un seul point. Ce point, nous le connaissons comme l’état de totale simplicité qui n’exige rien de moins que tout.
La méditation n’est pas une technique de prière ; elle est, toutefois, un moyen incroyablement simple de nous conduire à une conscience intégrale de la nature de notre être et du fait, central, qui en établit l’authenticité : l’Esprit qui prie « Abba, Père » dans notre cœur. Je dis simple, non facile. La voie de la simplicité devient vite un pèlerinage où nous allons éprouver la difficulté de renoncer à soi. Mais nous ne le faisons pas seuls. Nous avons à la fois la communauté de ceux qui persévèrent fidèlement et la guidance de l’Esprit dans nos cœurs. Au degré où nous nous abandonnons, à ce même degré et au centuple, nous serons rendus à nous-mêmes. Le fruit de la simplicité radicale du mot de prière est une joie au-delà de toute description et une paix au-delà de toute compréhension.
Un mot dans le silence, un mot pour méditer