Les Occidentaux ont le plus grand mal à comprendre que la méditation ne consiste pas à s’efforcer de faire advenir quelque chose. Mais nous sommes tous tellement liés à la mentalité des techniques et de la production, qu’inévitablement, nous pensons d’abord que nous sommes en train de travailler à la production d’un événement, d’un happening. Selon notre imagination ou nos prédispositions, nous aurons différentes idées sur ce qui devrait se produire. Certains attendent des visions, des voix ou des flashs de lumière, d’autres, des visions profondes et des intuitions, d’autres enfin, une meilleure maîtrise de leur vie quotidienne et de leurs problèmes.
La première chose à comprendre, cependant, est que la méditation n’a rien à voir avec le fait de provoquer un événement. Le but fondamental de la méditation est même inverse, c’est simplement d’apprendre à devenir pleinement conscient de ce qui est. Le grand défi de la méditation consiste à apprendre directement de la réalité qui nous soutient.
Ne négligez pas la discipline de l’immobilité du corps lorsque vous méditez. Rappelez-le-vous périodiquement, au cas où vous seriez devenus un peu trop complaisants avec votre agitation corporelle. Concernant le mot de prière, vous pouvez le dire en entier sur une seule inspiration et rester silencieux sur l’expiration. Ainsi, en disant votre mot, c’est comme si vous acceptiez l’Esprit de Dieu, qui est votre vie. Vous l’inspirez. Expirer en silence, c’est comme rendre sa vie à Dieu dans la foi absolue et l’amour absolu, prêt à la recevoir de Lui à nouveau, dût-Il vous la redonner. Notre respiration montre combien la méditation est fermement ancrée dans l’axe essentiel de la révélation chrétienne : la mort et la résurrection. Nous mourons à tout ce qui passe. La vie se trouve en Dieu infini.
Word Made Flesh