(Photo : Laurence Freeman, Irlande)

(...) la kénose est nécessaire, le dépouillement de soi, l'annihilation comme l'appellent les soufis, la mort à soi. C'est une mort aux attachements, aux peurs et aux fantasmes qui nous retiennent prisonniers dans un isolement égocentrique. Pourtant en de nombreuses occasions, cette mort, ce détachement qui ressemble à une séparation douloureuse dans notre parcours spirituel, dans le parcours de notre vie, cette mort à soi n'est pas une punition. Ce n'est pas une punition d'être appelé à se vider de soi. C'est une invitation. Et c'est l'explosion chrétienne de la vision que lorsque nous le faisons, c'est là que nous sommes dans la plus profonde imitation de Dieu. Si Dieu est un amour qui se vide de lui-même en descendant ou en venant vers nous, alors notre imitation de Dieu en nous vidant de nous-même est la plus profonde imitation qui mènera à une union avec la source de notre être. En se vidant de lui-même, Il vient ainsi d'en haut et d'en bas, du conscient comme de l'inconscient.

Laurence Freeman OSB,  The Unconscious and Grace