La seule autre chose à savoir est qu’il est essentiel de réciter son mot de prière tous les jours de sa vie, matin et soir. Cela aussi est difficile à comprendre car nous comprenons si peu ce qu’est la discipline spirituelle. Mais nous avons besoin de réserver environ une demi-heure tous les matins et une demi-heure tous les soirs, pour être silencieux, simples et, comme le disaient les tout premiers pères monastiques, nous reposer dans le Seigneur. Pour désigner leur méditation, ils utilisaient un mot vénérable : la quies, le repos, être silencieux, être immobile. Durant ce moment de quies, on ne se soucie pas de ce que l’on va faire ; la seule préoccupation est d’être.
La méditation vous enseignera que vivre en plénitude signifie se dilater, franchir les frontières de ses propres limites. Et en passant la frontière de notre être, on se retrouve en Dieu. Ne pensez donc pas que l’immobilité soit statique ou que la quies soit passive. Dans la paix, nous découvrons le Dieu qui conçoit et soutient le cosmos.
Souvenez-vous, dans la méditation il ne s’agit pas de faire advenir quelque chose. Tout est déjà advenu. Chaque jour, chacun d’entre nous a en lui le potentiel ainsi que les moyens de devenir pleinement la personne qu’il ou elle est appelé à être. Ce potentiel et ces moyens ne sont rien de moins que la présence de Jésus-Christ dans nos cœurs. Méditer consiste simplement à s’ouvrir à cela.
Le Chant du silence