Il n’y a qu’une seule prière, celle de Jésus, et cette prière est le courant de Sa conscience totalement ouverte au Père. Ce qui est absolument merveilleux dans l’annonce chrétienne, c’est que nous sommes tous, là où nous en sommes, invités à ouvrir pleinement notre conscience à la conscience de Jésus, et, par cette ouverture, à nous laisser entraîner hors et au-delà de nous-mêmes dans le courant d’amour conscient qui s’échange entre Jésus et le Père. C’est la destinée personnelle de tous, et cette expérience nous rend complètement et éternellement réels. Le paradoxe, c’est de se connaître soi-même pour la première fois parce que l’on est perdu en Dieu. C’est ce que dit l’Évangile : « Qui veut trouver sa vie doit la perdre (Mt 10, 39). »
La méditation est un sûr moyen de perdre sa vie, de perdre sa conscience de soi en tant qu’entité autonome et séparée. En la perdant, on se retrouve uni à Dieu et à toute la création, parce qu’on est, enfin, uni à soi-même. La conscience n’est plus divisée, plus confuse. Elle est simplifiée. Elle est une en Dieu.
Le Chant du silence