Nous l’avons, nous, la pensée du Christ (1 Co 2, 16).
Le pèlerinage régulier de la méditation nous conduit à une rencontre toujours plus profonde avec la théologie fondamentale de la prière. Que veut dire saint Paul lorsqu’il dit que nous possédons la pensée (l’âme, ou l’intelligence) du Christ ? Nous savons par la doctrine de l’inhabitation du Saint-Esprit que la plénitude de Dieu se trouve dans notre propre cœur. Nous savons que la Trinité vit en plénitude dans notre cœur, parce que Jésus Christ demeure en nos cœurs. Sa conscience humaine habite en chacun de nous. Le chemin de la prière consiste simplement à trouver le moyen d’ouvrir notre conscience humaine à Sa conscience humaine et à devenir, sur ce chemin, pleinement conscients nous-mêmes. Le chemin amène à dépasser toutes les dualités, car il n’y a plus de sujet ou d’objet, il y a seulement la pleine conscience qui contient les deux.
Telle est la merveille de la doctrine de l’Incarnation. Jésus fait homme et possédant une conscience humaine est notre chemin vers le Père. Humainement, il nous est possible d’ouvrir notre conscience humaine à la Sienne. C’est la merveille, et si l’on peut dire, la perfection, de la révélation chrétienne. Il est le Chemin, et Il est l’Unique Chemin parce que Son amour englobe tous les chemins humains. Il est le rédempteur universel et le sanctificateur universel. Il peut l’être pour nous parce que Sa conscience humaine est entièrement ouverte au Père dans l’Esprit d’amour. Lorsque, dans le silence de la prière et la concentration de notre méditation nous Lui ouvrons notre conscience humaine, nous allons au-delà de Lui vers le Père. Nous allons au-delà de Lui par la puissance de Son amour qui transcende le moi.
Le Chant du silence