Notre silence, notre immobilité et notre fidélité à la simplicité du mot de prière servent à nous éloigner de notre conception isolée et égocentrique de la vie. Nous ne sommes « réalisés » ou « accomplis » qu’en méditation parce que nous avons cessé de chercher ou de désirer la réalisation ou l’accomplissement. Nous avons simplement appris à être joyeux, parce que nous avons appris à ne pas posséder ni à vouloir posséder. La discipline ordinaire de notre méditation quotidienne déplace de plus en plus le centre de notre conscience hors de nous-mêmes pour le placer dans le mystère sans limite de l’amour divin.
Mais au début, un certain effort est nécessaire pour ancrer la discipline dans notre être plutôt que dans la seule routine quotidienne. Nous devons en faire une discipline intérieure aussi bien qu’extérieure, pour la porter avec soi quelles que soient les circonstances inévitablement changeantes de la vie. Même les monastères changent leurs horaires ! Lorsque le rythme de la méditation biquotidienne est inséré dans la trame de notre être, devient totalement naturel et donc toujours renouvelé et renouvelant, notre vie s’en trouve transformée à partir du centre vers l’extérieur. Alors nous apprenons à voir jusqu’aux apparences de notre vie ordinaire, de notre travail, de nos relations, avec les yeux de l’amour. Le chrétien est appelé à voir toute réalité avec les yeux du Christ.
The Present Christ