La qualité dont nous avons tous besoin de façon très urgente est le silence. Il nous faut simplement apprendre à être silencieux et comment le rester. Une fois que l’on entre dans ce silence, que l’on ouvre son cœur à cette expérience imprévisible et incomparable, on découvre que l’on ne peut devenir la personne qu’on est appelé à être que si nous laissons ce silence se développer dans nos cœurs. Ne vous y trompez pas, le silence dans lequel chacun doit entrer est le silence éternel de Dieu. C’est un silence que tout le monde peut trouver dans son propre cœur. Le découvrir vous amènera à comprendre que le silence est lui-même le médium de la communication parfaite. C’est dans le silence que nous communiquons en profondeur et avec la vérité de la complétude.
La tradition depuis laquelle nous parlons dans notre ordre monastique nous enseigne – sans compromis possible – que la voie qui mène à ce silence est une voie de discipline. Et la discipline est difficile pour nous, hommes du xxe siècle, parce que nous devons apprendre à laisser derrière nous, à abandonner nos pensées, nos paroles, nos idées, nos imaginations. Tel est le silence dont nous avons besoin, un silence au-delà de toutes paroles, idées, pensées, et qui dépasse toutes les imaginations. Une ancienne tradition nous dit que la voie qui mène à ce silence sans images mais vigilant, qui est celle de la méditation, enseigne à dire, en toute simplicité et concentration, notre mot de prière, notre mantra.
Le Chant du silence