La plupart d’entre nous commencent par dire le mot de prière dans leur tête : Ma-ra-na-tha. Au fil des années, mon expérience d’enseignement m’a appris que la plupart des gens doivent dire le mot de cette façon pendant une longue période. Ensuite, si l’on suit l’injonction de Cassien de toujours garder le mot de prière en soi – en allant se coucher le soir, en se levant le matin, en allant prier, dans une préparation continuelle à la méditation –, le mot prend racine. Il se met alors, en quelque sorte, à résonner dans le cœur, et l’on peut presque le sentir à un niveau beaucoup plus central de son être. On pourrait dire qu’à ce stade – qu’on pourrait appeler le deuxième stade – on entend le mot de prière. On atteint le troisième stade quand on commence à écouter le mot de prière ; c’est alors seulement que l’on entre vraiment dans la méditation : quand on commence à écouter.
Mon maître me disait : « Quand tu atteinds ce stade de l’écoute, c’est comme si tu gravissais péniblement une montagne et que tu entendais le mot de prière résonner en bas dans la vallée. Plus tu montes, plus le son devient faible. Puis vient le jour où le mot devient complètement inaudible. »
La Méditation chrétienne, conférences de Gethsémani