Lorsque vous commencez à méditer, vous espérez que cela va beaucoup vous aider dans la vie. Je suppose que la plupart d’entre nous continuent parce que, d’une manière que nous n’avions peut-être pas imaginée, la méditation s’avère pratique ; elle nous aide. Dès le commencement, toutefois, nous devrions avoir clairement conscience du défi qu’elle va nous poser à mesure que nous avançons. À un certain point, je pense que nous sommes tous tentés d’abandonner. Nous sommes déstabilisés par le caractère absolu de ce qui apparaît, du mystère de Dieu d’une part, et du caractère absolu de la voie de la méditation d’autre part.
Quand nous rencontrons l’absolu, nous sommes tentés de reculer. Nous aimons nous accrocher à nos illusions familières. Et tous nous aimons garder la possibilité de choisir. Le meilleur moyen de comprendre cette contradiction interne est de se référer à l’ego. Il est le père du mensonge, le prince des illusions. C’est lui qui attribue leurs rôles aux différents personnages de notre conscience. Et le pouvoir directif de l’ego reste entier dès lors que nous sommes enchaînés à ce qui est éphémère par le désir ou le regret, qui sont l’un et l’autre des formes de possessivité, des manières d’être possédés.
Le Chant du silence