Je trouve plus difficile de méditer le soir que le matin. Je pense qu’il est beaucoup plus difficile de méditer quand on est fatigué et qu’on n’a pas beaucoup d’énergie physique. Il y a quelques années, alors que j’étais à l’hôpital me remettant d’une opération, j’ai constaté, particulièrement lorsque j’étais très faible juste après l’opération, que je disais le mot deux ou trois fois peut-être avant de sombrer dans un sommeil très profond et très reposant. Quand je me réveillais, je redisais le mot deux ou trois fois et me rendormais à nouveau. Je pense que nous devons faire très attention à ne pas évaluer notre degré de réussite. Je pense qu’il faut faire au mieux de nos possibilités dans la situation où nous sommes. Par exemple, idéalement, il est utile de méditer dans un endroit très calme pour être aussi recueilli que possible. Même si notre voisin se met à utiliser une perceuse et que le recueillement est perdu, il est de loin préférable de continuer à méditer que de se dire : « Eh bien, les circonstances n’étant plus idéales, je vais laisser tomber. »
Ainsi, par exemple, la semaine dernière, dans l’avion qui me ramenait d’Irlande, j’ai décidé à un moment donné que le temps était venu de méditer. L’hôtesse de l’air, en revanche, pensa que le moment était propice pour bavarder avec un passager qui avait l’air bien seul ou bien silencieux, et elle vint s’asseoir à côté de moi pour bavarder. J’ai donc parlé avec elle un moment. Elle était un peu plus loquace que la normale et il me fallut un certain temps avant de pouvoir poliment retourner à ma méditation. Il faut faire au mieux selon les circonstances, et je conseillerais toujours de ne pas capituler, même si on est fatigué et en manque d’énergie. Faites le maximum pour insérer la méditation du soir dans votre emploi du temps.
Being on the Way