Rencontrer et méditer avec tant de personnes qui effectuent l’extraordinaire et magnifique pèlerinage de la méditation dans le cours habituel de leur vie quotidienne me montre plus clairement que jamais la véritable nature de ce cheminement que nous faisons ensemble. Nous savons que c’est un chemin de foi, d’expansion de la capacité d’aimer et d’être aimé ; et donc aussi d’expansion de la capacité de voir la réalité.
Nous savons également que c’est une voie qui demande une foi de plus en plus grande. Plus l’on s’approche du sommet des montagnes, plus elles sont escarpées et plus le sentier se rétrécit, mais plus, aussi, l’horizon s’élargit, nous inspire et nous rend humble, nous fortifiant pour l’engagement plus profond qu’exige la dernière étape de l’escalade…
La méditation, chemin d’une vie centrée avec fidélité et discipline sur la prière, nous fait entrer dans cette expérience vraie de l’esprit, de l’Esprit avec un E majuscule. Comme toute personne qui suit cette voie ne tarde pas à le découvrir par elle-même, le pèlerinage se fait de plus en plus exigeant à chaque pas. Plus notre capacité de recevoir la révélation augmente, plus nous sommes naturellement portés à y répondre, à nous y ouvrir, avec plus de générosité, plus de désintéressement.
Chose étrange et merveilleuse : cette exigence ne ressemble à aucune autre. La plupart de celles qui nous sont faites semblent limiter notre liberté, mais celle-ci n’est rien de moins qu’une invitation à entrer dans la pleine liberté de l’esprit, la liberté dont nous jouissons lorsque nous nous sommes détournés du moi. Ce qui paraît être l’exigence d’un abandon absolu est en réalité l’occasion d’une réalisation infinie de notre potentiel. Mais pour comprendre cela, nous ne pouvons faire abstraction du fait que l’exigence est absolue et que, par conséquent, notre réponse doit l’être également.
The Present Christ