L’un des aspects de la méditation auquel il faut se plier est d’apprendre à l’aborder sans chercher à en tirer profit ou à posséder quelque chose, mais plutôt en termes de dévouement total qui nous pousse au-delà de nous-mêmes. Selon Spinoza, « la béatitude n’est pas la récompense de la vertu, mais la vertu elle-même, et cet épanouissement n’est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels mais c’est au contraire cet épanouissement qui rend possible la réduction de nos appétits sensuels ». Les chrétiens ont souvent abordé leur vie spirituelle en termes de récompense ou de possession. L’ennemi de toute valeur spirituelle est le désir, chercher à être récompensé, à posséder. Méditer apprend à se déposséder.
Le chemin spirituel est une voie qui éloigne du moi pour aller vers l’autre. Comme vous le savez par votre expérience actuelle de la méditation, nous devons marcher dans la foi et avec courage. Apprendre à dire le mot de prière de manière à se déposséder de toute pensée, de toute conscience de soi, demande du dévouement. Cela nous conduit à la liberté absolue parce que nous avons abandonné toutes les valeurs de second ordre : la réussite, la richesse, l’avoir, le pouvoir et autres du même genre.