Pour marcher sur le chemin spirituel, il faut apprendre à faire silence. Ce qui nous est demandé, c’est de voyager dans un profond silence. Le problème de l’affaiblissement de la religion, à notre époque, vient pour une part de ce qu’elle utilise des mots dans ses prières et ses rituels, mais ces mots doivent être chargés de sens, à un degré suffisant pour toucher nos cœurs, pour nous faire repartir dans de nouvelles directions et changer nos vies. Ils ne peuvent atteindre ce degré de sens que s’ils jaillissent de l’esprit, et l’Esprit requiert le silence. Nous avons tous besoin d’avoir recours à des mots, mais pour les utiliser avec puissance, nous avons tous besoin d’être silencieux. Nous avons tous besoin de la religion. Nous avons tous besoin de l’Esprit.
La méditation est la voie qui mène au silence, car c’est la voie du silence. C’est la voie du mot de prière, ce mot qui nous conduit à un silence tel qu’il finit par charger de sens tous les mots. Mais il faut éviter de rester abstrait à ce propos. Chacun sait qu’on peut apprendre à connaître très profondément une autre personne dans le silence. Rester en silence avec quelqu’un est une profonde expression de confiance ; c’est uniquement quand nous n’avons pas confiance que nous nous sentons obligés de parler. Rester en silence avec quelqu’un, c’est vraiment être avec cette personne. Rien n’est si puissant pour établir la confiance mutuelle entre les êtres qu’un silence confortable et créateur. Rien ne révèle l’inauthenticité de façon plus dramatique qu’un silence qui n’est pas créateur mais plein d’appréhension.
Le Chemin de la méditation