Méditation chrétienne du Québec et
des régions francophones du Canada (MCQRFC)

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Carême 2022 – Mardi de la 5e semaine de Carême – 5 avril 2022

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Réflexions quotidiennes du Carême 2022:

Mardi de la 5e semaine de Carême (2022-04-05)

Les spécialistes du Nouveau Testament débattent actuellement sur la traduction de l'expression grecque "pistis Christou" dans un certain nombre de passages de saint Paul. Signifie-t-elle la foi dans le Christ ou la foi (la plénitude) du Christ ?

Vous pourriez vous demander, alors que le monde semble s'écrouler, si c’est vraiment important. Eh bien, oui et non. Pas tant que cela du point de vue de la gestion immédiate des crises de la justice économique, du Covid, de l'environnement et de l'Ukraine. Mais du point de vue de la manière dont nous pouvons développer une nouvelle conscience à travers les traditions chrétiennes et les autres traditions de sagesse pour faire face aux conséquences de ces crises et pour changer de direction, oui, c'est important.

La différence dans les traductions souligne la différence entre l'accent porté sur nous-mêmes ou sur le Christ. Si la foi qui déplace les montagnes et guérit l'humanité signifie principalement notre foi en Christ, le sens de la foi pourrait se réduire à quelque chose que la volonté humaine contrôle ou simplement à des concepts et des croyances. Cette attitude a affaibli le lien vivant de la foi chrétienne personnelle avec sa source, la personne du Christ ressuscité. Si, par contre, l'accent est mis sur sa fidélité, la chimie de la foi et l'alchimie de sa relation à l'humanité s'en trouvent modifiées. Nous n'essayons plus de nous relever par nos propres moyens. Au contraire, nous faisons l'expérience d'une force supplémentaire qui travaille avec nous depuis une autre dimension. La fidélité du Christ génère et libère cette force à travers toutes les dimensions du temps et de l'espace : la même hier, aujourd'hui et demain.

A quoi ou à qui le Christ est-il fidèle ? Telle est la question clé et les nombreuses façons d'y répondre finissent par se résoudre, non pas en une réponse, mais dans la plénitude d’une relation. À lui-même, à sa vocation, au Père, à son amour pour l'humanité, à la fidélité innée de Dieu...

La fidélité manifeste le plus grand potentiel et la plus grande beauté de l'humanité. Pensez à la façon dont notre foi, souvent mise à mal dans la nature humaine, se renouvelle lorsque nous célébrons un mariage qui a duré des décennies, ou à une personne qui est restée fidèlement engagée dans une œuvre pendant toute sa vie, ou à quelqu’un qui tient un engagement, même s'il lui en coûte beaucoup plus qu'il ne le pensait.

Comme dans la plupart des débats sur ceci ou cela, il y a une vérité dans les deux positions. La foi du Christ donne du pouvoir à notre foi en Christ. Mais il faut avoir foi dans le mystère vivant de la vérité pour voir que la réponse se trouve au-delà de la division et non dans la victoire de l'un sur l'autre.

Laurence Freeman OSB

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