Méditation chrétienne du Québec et
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Carême 2022 – Dimanche des rameaux – 10 avril 2022

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Réflexions quotidiennes du Carême 2022:

Dimanche des rameaux (2022-04-10)

Il a offert un unique sacrifice pour les péchés (He 10)

En lisant le récit de la Passion dans l'évangile d'aujourd'hui, nous avons une vue d'ensemble de l'histoire que nous allons raconter intensément durant les trois jours qui précèdent le dimanche de Pâques. Au cours de cette semaine, nous en approfondirons les détails et chaque année, si nous sommes attentifs, nous trouverons de nouvelles perspectives qui nous surprendront et nous réjouiront.

Pour beaucoup d'entre nous, le langage religieux du sacrifice est un problème. Il est difficile de trouver spirituellement acceptable de devoir faire des sacrifices. Il est particulièrement difficile de comprendre que Dieu demande un sacrifice. Cela semble dur, cruel et dualiste. Pour les contemplatifs en devenir que nous sommes en tant que méditants, un sens très différent de Dieu se forme en nous par le travail de mise à l'écart des pensées et des images. Nous ne parlons pas à Dieu lorsque nous prononçons le mantra. Nous ne demandons rien et n'attendons pas de récompense. Notre compréhension de Dieu se simplifie et se purifie jusqu'au point (comme le savaient les mystiques) où Dieu semble sur le point de disparaître.

Au fil du temps, et de façon étrange, se développe une toute nouvelle forme d'expérience de Dieu qui se tisse en nous, mais de façon non spatiale : il n'y a pas de distance entre nous et Dieu.

Il faut se rappeler que le langage du sacrifice était commun à l'esprit religieux de l'époque parce que, sous sa forme ancienne et littérale de sacrifice d'animaux aux dieux, il faisait partie intégrante de la vie quotidienne et était un moyen de gérer l'angoisse. Devant les détails du sacrifice du Temple de Jérusalem, nous éprouvons probablement du dégoût. Comparer la souffrance et la mort de Jésus avec l'égorgement de poulets, de chèvres et de moutons - plus de 250 000 fois par jour - semble une immense erreur.

En fait, lorsque les auteurs chrétiens parlaient du "sacrifice" que Jésus a offert de lui-même ("en tant que prêtre et victime"), ils considéraient cela comme un moment décisif, un tournant dans la conscience religieuse de l'humanité. Après lui, les sacrifices violents qui nous remplissent de peur deviennent obsolètes. « C’est l’amour fidèle que je désire et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes, dit le Seigneur » (Osée, 6,6)

La mentalité du sacrifice résulte du poids du karma et de la crainte du châtiment qu’induit la culpabilité. À peu près à la même époque que le prophète Osée, vers 800 avant J-C, l'enseignement du bouddhiste Shantideva sur le mode de vie du bodhisattva fait écho aux prophètes et à Jésus :

Si la souffrance d'un grand nombre de personnes disparaît à cause de la souffrance d'une seule personne, alors une personne compatissante pourrait provoquer cela en souffrant pour son propre salut et pour celui des autres (trad. Wallace : 106).

La miséricorde efface le karma en laissant place au rayonnement de l'amour.

Laurence Freeman OSB

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