Méditation chrétienne du Québec et
des régions francophones du Canada (MCQRFC)

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

La mort, le voyage intérieur

4.00$

Disponibilité : 51 en stock (peut être commandé)

Avant de s’éteindre, le 30 décembre 1982, le père John Main, o.s.b., a donné cette conférence le 6 octobre de la même année lors du 4econgrès international de soins terminaux, qui se tenait à Montréal. Cet enseignement est tiré de sa conférence Death, The Inner Journey, que l’on retrouve dans le livret traduit par Claudette Bertrand sous le titre La mort : le voyage intérieur.

En couverture du livre, on remarque un cerf. L’archétype du cerf est une image transculturelle que l’on retrouve à travers l’histoire humaine et qui renvoie à une dimension intemporelle. Le cerf cosmique est un symbole numineux, un psychopompos qui traverse (qui fait le pont) du temps à l’éternité. C’est un archétype du Soi intégré, précise Polly Schofield.Le voyage intérieur

D’ailleurs, on retrouve nombre d’images du cerf comme symbole, toutefois dégradé, dans la période de Noël. C’est un rappel que ce symbole intemporel traverse encore notre imaginaire pour nous rappeler que nous appartenons à la fois au monde terrestre et au monde céleste.

Pour l’enseignement de ce soir, arrêtons-nous à quelques passages de la conférence de John Main.

Le Royaume des cieux est à l’intérieur de nous (Luc. 17.21)

Le voyage intérieur qu’est la méditation, est une voie de l’union qui nous unifie avec nous-mêmes et… nous unis aux autres. Être uni à l’autre ouvre sur le mystère de l’amour et  nous unit par conséquent avec Dieu afin que Dieu soit en tous (1 Cor.15:28) – (p. 7).

La mort est l’événement personnel le plus imminent et le plus accablant que nous puissions expérimenter et la méditation est l’école où nous apprenons à travers les multiples petites morts de l’égocentrisme à accueillir et à vivre la mort ultime. Cette voie de la méditation est le chemin vers notre centre le plus intime et le voyage au-delà de nos propres limites (p. 7).

La méditation est vraiment le chemin du détachement ultime. Par nos périodes d’immobilité et de silence nous apprivoisons notre nature, autant que nous nous détachons de tout ce qui entrave la relation ultime avec la source de notre vie. Une des morts les plus difficiles, mais qui représente en même temps une occasion de libération véritable, est celle de nos illusions, surtout en ce qui concerne l’aspect magique du religieux. Le courage d’affronter la réalité de la mort dans la nudité de tout imaginaire est intimement relié à la méditation.

La mort à l’égoïsme est une naissance à la vie. Ne faut-il pas naître de l’Esprit pour vivre réellement et participer au Royaume. La méditation et le voyage intérieur ne sont pas des théories; ils font partie de la vie. La méditation est intimement liée au quotidien de notre existence. (p. 7)

Réciter le mantra, disait John Main, est la chose la plus difficile à faire car il s’agit de mourir à tout ce qui constitue notre trame quotidienne pour abandonner tout et le suivre jusqu’au centre de Soi. Accéder à la plénitude de la vie est notre destinée, disait encore le père John. Elle guérit notre blessure fondamentale, celle d’un soi divisé qui nous sépare de nous-mêmes, des autres, de Dieu. (p. 9)

Lorsqu’une personne aimée meurt et que nous faisons l’expérience de sa mort, nous retournons à notre propre vie avec une perception plus claire et plus pure de notre vraie perspective de vie. La raison est simple : nous avons participé à la mort d’une personne aimée — à la mort d’une partie de nous-mêmes. (p. 11-12)

La mort d’un être cher et le contexte de son décès peuvent ébranler nos assises et nos croyances. Mais un fait demeure: la mort ébranle nos certitudes et c’est une occasion de revisiter notre position personnelle face à la mort et à l’après-mort. Quelques fois cette expérience devient vertigineuse tellement l’infini nous apparaît en pleine lumière

Ne vous étonnez pas si vous êtes en deuil et que la douleur causée par la séparation d’avec l’être cher, bien qu’éprouvante, ne vous dévaste pas et ne vous renvoie pas dans les marécages du désespoir où la nostalgie vous empêche d’avancer sur votre chemin de vie.

J’ai remarqué chez les personnes qui ont une vie de foi et qui méditent sérieusement que les trajectoires de deuil sont empreints de confiance et que la disparition physique de l’autre ne vient pas rompre la relation profonde (le cœur-à-cœur chrétien et non psychologique) avec l’autre. Quand la relation aux autres n’est pas que psychologique et sociologique et qu’elle inclut la dimension spirituelle (c’est-à-dire l’amour sans l’attachement morbide), les dictats énoncés par la psychologie tiennent moins la route. C’est un signe que vous appartenez au Royaume.

Le père John cite Paul à ce sujet : Il n’est pas étonnant que nous ne perdions pas courage. Bien que l’homme extérieur s’en aille en ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Ainsi la légère tribulation d’un moment nous prépare bien au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non pas les choses visibles, mais celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. Aussi nous gémissons parce que nous sommes enfermés dans cette demeure terrestre. Nous sommes accablés parce que nous ne voulons pas nous dépouiller de notre vieux vêtement. Nous voulons plutôt en revêtir un nouveau pour que ce qui est mortel en nous soit absorbé dans la vie immortelle. Dieu lui-même nous a façonnés pour ce destin et en gage il nous a donné l’Esprit. Dès lors, nous ne cessons jamais d’être confiants. (1 Cor. 4-16) (p. 14)

Dépasser l’égo pour se tenir au cœur de soi (le Christ en soi) permet d’être en communion sereine avec la personne décédée. Les remontrances que l’on se fait gratuitement et généreusement, les regrets et les apitoiements envers la personne et certaines rancunes sont peut-être encore présents en nous par la force de l’habitude et la peur de l’abandon radical, mais ils ont moins d’emprise. Être et se tenir en notre centre permet la relation apaisante avec nos défunts.

Nous apprenons par la récitation du mantra que l’éternité n’appartient ni à la durée ni au temps. L’éternité est un état, une grâce, où la rencontre avec l’être aimé devient possible. Le voyage intérieur transcende nos limites et nous conduit au cœur même de la vie éternelle. C’est mourir pour vivre. « Celui qui perd sa vie la gagne. » Chaque fois que nous entrons dans le silence divin, nous entrons dans cet espace où les cœurs se rencontrent sans frontières, sans limites. Et si les cœurs se rencontrent, c’est parce qu’il y a la Lumière et non les Ténèbres. Là est le mystère de l’amour. Là nous conduit la prière silencieuse.

Récitons ensemble si vous le voulez bien la prière du père John Main et allons méditer en gardant en nous le souvenir de nos aimés disparus. ◊

Amen.

Lionel Sansoucy

Ce texte est repris de l’enseignement du 4 novembre 2014 dans le contexte de la Toussaint

Source: https://meditatio.info/la-mort-le-voyage-interieur/#.WoTcQIPOXIU

Poids 0.061 kg
Dimensions 25 × 18 × 1.5 cm

Consentement aux fichiers témoins (cookies)

Ce site internet fait usage de cookies pour son bon fonctionnement et pour analyser votre interaction avec lui, dans le but de vous offrir une expérience personnalisée et améliorée. Nous n'utiliserons des cookies que si vous donnez votre consentement en cliquant sur "Tout accepter". Vous avez également la possibilité de gérer vos préférences en matière de cookies en accédant aux paramètres via le bouton "Personnaliser".

Personnalisation des fichiers témoins (cookies)

Nécessaires (obligatoire)
Analytiques
Publicitaires
Autres
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.