(Photo Laurence Freeman, Trinité)

Considérons donc conversasio comme une métanoïa. Cela signifie changer d'avis, c’est à dire changer la direction dans laquelle nous regardons et percevons. C'est ce qui se passe lorsque nous commençons à méditer. Nous acceptons réellement ce travail de conversasio, de métanoïa, et nous laissons ce travail commencer et se poursuivre en nous de manière continue. Cela a des conséquences importantes et ultimes sur notre imagination religieuse, sur la façon dont nous voyons Dieu - non plus comme une entité extérieure, mais comme un être transcendant, ce qui signifie que nous pouvons être saisis par lui. Nous pouvons nous unir à lui, car il est aussi imminent, il est aussi présent en nous, il est le fondement de notre être et, paradoxalement, il est aussi transcendant. Cela signifie que nous commençons à comprendre réellement ce dont parle Jésus dans le discours d'adieu de l'Évangile de Jean, où il parle de la conscience indivise dont il jouit avec le Père et qu'il nous offre, qu'il offre à l'humanité "pour qu'ils soient un comme nous sommes un (Jn 17,22)".

Laurence Freeman OSB, The Art of Waiting

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