Le Souffle dans notre souffle

Au moment où je m’apprête à écrire un petit article pour Échos du silence, à la demande de Michel Boyer, je viens de participer à l’Assemblée générale de MCQ où nous avons constaté, avec joie, l’oeuvre de l’Esprit dans ce groupe depuis ses débuts il y a 15 ans, et puis nous avons célébré la Pentecôte en Église. Ce qui suit est une brève réflexion sur le « Souffle de l’Esprit.»
Arrêtez-vous à chaque point pour répondre personnellement à la question qui vous est posée.
1. Quelles expressions vous viennent spontanément à l’esprit lorsque vous entendez le mot « souffle »? Ne lisez pas plus loin. Arrêtez-vous un instant pour noter toutes les expressions qui vous viennent à l’esprit. Maintenant, ajoutez-les, s’il y a lieu, à celles qui suivent : le souffle coupé, le souffle court, le dernier souffle, je prends le temps de souffler, j’ai du souffle, je suis à bout de souffle, je suis essoufflé, perdre le souffle, second souffle, retenir son souffle, souffle de vie, soupire, donner du souffle, souffler sur, je manque de souffle, le souffle entravé...
2. Chacune de ces expressions est reliée à une émotion. Est-ce que je peux m’identifier à l’une ou l’autre de ces expressions? À quoi est-ce que je l’attribue?
Notre premier souffle
À notre naissance, nous avons reçu le souffle de vie. « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn 2,7). Dieu savait que nous avions besoin plus que le souffle dans notre corps pour nous donner vie et pour nous rendre vivant. En Ézéchiel, il nous rappelle qu’il ne nous a pas créés pour nous laisser à nous-même. Il va encore nous insuffler son souffle, une vie qui ne finira pas. « Je vais ouvrir vos tombeaux; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d’Israël. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez! » Ez 37, 1-14.Notre souffle habité du Souffle
La venue de Jésus sur terre nous apporte un Souffle nouveau.- D’abord, Marie, sa mère, reçoit le Souffle : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu. Sois sans crainte... »
- Elle est poussée par le Souffle: « Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit .»
- Jésus lui-même reçoit le Souffle à son baptême où il entend le Père lui dire: « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir » Mc 1, 10-11.
- Il est poussé par le Souffle au désert. Il est imprégné par le Souffle qui vient de se libérer en Lui, et puis il s’empresse d’apporter le Souffle aux autres.
- Il a libéré le Souffle de la femme qu’on voulait lapider et qui avait peur.
- Il a donné l’élan à la Samaritaine qui poussait des soupirs de lassitude au puits.
- Il a redonné vie à Lazare, mort, en criant d’une voix forte : « Lazare, sort! ».
Je prends conscience de mon souffle. S’il y a quelque chose qui l’entrave (peur, morosité, fatigue...) j’en parle à Jésus Ressuscité. Je régularise mon souffle. Je prends conscience que le Souffle est dans mon souffle. Je rejoins le Souffle en moi. C’est une présence. Je demeure à son écoute. Je répète doucement mon mot prière au rythme de mon souffle. Si j’ai une distraction, j’y reviens. 20 minutes de prière silencieuse, attentive à la Présence en moi.
5. Je vis ma journée sous l’action du Souffle qui m’habite. Parfois, les gens demandaient à John Main: « Comment fait-on pour répéter le mot MARANATHA au rythme de notre respiration? ». II répondait avec humour : «L’important, c’est de ne pas vous arrêter de respirer. »